
Sophocle écrit toute sa vie et
son œuvre dramatique fut immense. Selon un lexicographe* byzantin*, il est
l’auteur de cent vingt-trois pièces. Cependant, seulement sept tragédies
— Ajax (466 ), Antigone (441), Les Trachiniennes (entre 450 et 440), Œdipe roi (430), Électre (entre 430 et 420), Philoctète (409) et Œdipe à Colone (406) — et un drame satyrique—Les
Limiers (?) —nous sont parvenus. Des papyrus trouvés en Égypte montrent
que ces sept pièces étaient les plus lues du temps du Haut Empire romain. C’est
pourquoi elles auraient été aussi bien conservées par un universitaire de l’époque : elles ont pu traverser le
temps. Ces pièces racontent, en versions plus élaborées ou carrément modifiées,
les légendes héroïques qu’Homère ou que d’autres auteurs épiques avaient écrites. Il
pouvait également s’inspirer des scènes conçues par des peintres imagiers d’Athènes représentées sur leurs vases. Cependant, de nombreux théoriciens nous laissent croire que ces histoires nous sont
racontées à la sauce contemporaine, c’est-à-dire que le contexte social et politique serait le même pour celui des Grecs
du Ve siècle avant J.-C. que celui décrit par Sophocle dans sa fameuse
pièce Antigone, à l’exception près que la monarchie disparaît pour laisser
place à une république, donc à un état gouverné démocratiquement. Concentrons-nous
donc davantage sur cette pièce qui vous a sera présentée.
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