L'ATHÉNIEN ET LE THÉÂTRE DE L'ANTIQUITÉ

SOPHOCLE

L'ATHÉNIEN ET LE THÉÂTRE DE L'ANTIQUITÉ
SOPHOCLE
L'ATHÉNIEN
LE THÉÂTRE ET L'ÉDIFICE

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«Heureux Sophocle! Il est mort après une longue vie, homme de chance et de talent; il a fait des tragédies nombreuses et belles et il a connu une belle fin, sans jamais avoir subi aucun mal.»

                                                                          Phrynichos*[1]

Né en 496 ou 495 avant J.-C., Sophocle est l’auteur de nombreuses tragédies ayant marqué son siècle; il ne se serait probablement jamais douté que son œuvre traverserait 2500 ans.   Selon Pierre Vidal-Naquet, historien spécialiste de la Grèce antique, «[la] vie [de Sophocle] fut le contraire d’une tragédie.»  Il naît au sein d’une famille riche dont le figure patriarcale est propriétaire d’esclaves forgerons et charpentiers.  Son parcours de jeune homme ressemble à celui des garçons de son âge appartenant à sa classe sociale (une section du présent document sera consacrée à l’éducation des jeunes hommes Grecs en page 14).  Il s’intéresse rapidement à la politique parallèlement à sa carrière de poète.   Car de son temps, on appelait les auteurs dramatiques des «poètes» si l’on se fie aux écrits d’Aristote à ce sujet.   Au cours de sa vie, il gère, entre autres choses, le trésor athénien versé par les «alliés» d’Athènes (Voire  le chapitre «Athènes et ses alliés» dans Le Ve  siècle grec en utilisant les références bibliographiques à la fin du document).  Il se fait également élire stratège* en 440 aux cotés de son ami Périclès*.  Et même s’il finit par occuper des positions importantes dans la démocratie, son succès politique n’égale en rien sa carrière de poète.  En fait, un autre politicien de son temps, Ion de Chios, déclare à son sujet, quelques années après sa mort, : « [Sophocle] n’était ni habile ni doué d’initiative [en politique], il était un honnête homme d’Athènes[2]», ce qui laisse supposer, toujours selon M. Vidal-Naquet, qu’il est «Honnête homme, traduisons riche et ajoutons conformiste.[3]»  Il vit à la frontière de la ville et de la campagne dans le dème* de Colone.  Il épouse une Athénienne mais il fréquente une autre femme qui devient son amante (situation commune pour les citoyens athéniens), ce qui génére, malheureusement, certains conflits familiaux de légitimité.  Selon les écrits de l’époque, lors des concours tragiques appelés chorégies (décrites ci-dessous), Sophocle remporte vingt-quatre fois la première ou la deuxième place.  Il n’est jamais troisième.  Ses prédécesseurs, Eschyle et Euripide, ne ressortent gagnant que treize fois et cinq fois respectivement.  Ces statistiques font de lui un homme respecté, admiré et aimé par-delà la ville d’Athènes.  On raconte même que «les rangs des assiégeants d’Athènes s’ouvrirent pour laisser passer son convoi mortuaire[4]»  en 406 avant J.-C.  Il connut donc l’âge d’or de la Grèce Antique et participa activement au développement de sa cité tant dans les sphères culturelles que politiques.



[1] Tous les astérisques de ce document renvoient à un lexique se trouvant en annexe du présent document.

[2] Apud Athénée, XIII, 604 d. (référence retranscrite mot à mot, incompréhensible, tirée de la préface de Pierre Vidal-Naquel dont l’œuvre est citée en bibliographie)

[3] Vidal-Naquet, Pierre. Œdipe à Colone dans Sophocle. Tragédies complètes.  Paris : Éditions Gallimard, pp.8

[4] Ibid. pp.8

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